Le retour d’expérience des 1ères Rencontres du DPPro 2021

Groupe 18 juin

Lisez le compte rendu de ces Rencontres : une vision élargie des impacts de la crise sanitaire.

L’équipe de Regard9 a réuni une quinzaine de dirigeants et managers, de secteurs d’activités (Industrie, prestation de service, collectivités) et de tailles différentes (TPE, EI, PME et grand groupe).

L’objectif était d’avoir une vision élargie et enrichie de l’impact de la crise sanitaire en se basant sur l’expérience de personnes s’étant reconnue dans l’une des 3 familles de caractère : mentale, affective et corporelle.

Après quelques rappels sur les 3 centres d’intelligence et les 3 instincts primaires (préservation, tête à tête et social) et un atelier en sous-groupe, nous avons procédé avec la technique des panels en tradition orale au recueil des différentes visions dont voici une synthèse.

  • Les personnes du centre mental.

Leur vécu de la crise

N’ayant pas anticipé la crise sanitaire, ils n’ont pas eu le temps d’avoir peur et ils ont très vite considéré la crise comme un problème à résoudre auquel il fallait trouver rapidement des solutions. Très vite, leur stress a disparu. Ils se sont mis rapidement en mouvement : action/réaction, organisation de réunions de crise, beaucoup de questions, beaucoup de sujets, très vite des plans B, des plans clairs, pour laisser place à des solutions et faire preuve d’agilité. L’agilité, la flexibilité sont devenus leur crédo. Ils ont apprécié car ils ont appris. 

Leur vision des impacts

Elle est assez positive : solidarité, espoir, tout en acceptant l’aléatoire et l’inconnu, l’incertitude. Le rapport au travail va changer, grosses questions RH, mise en place du télétravail, défi pour les managers de manager à distance, gain en maturité au niveau du management. Il existe un risque du repli sur soi favorisé par la fenêtre du digital et le délitement du contact social.

En résumé

Après une phase de stress, ils ont rapidement cherché et trouvé des solutions. Rassurés, ils sont passées à l’action et sont devenues optimistes voyant la crise comme une opportunité pour évoluer.

  •  Les personnes du centre affectif

Leur vécu 

Immédiatement lors de la survenu de la crise sanitaire, leur attention s’est portée sur les gens. Ils ont cherché à garder le lien, à se rapprocher des gens, en faisant plus attention, en écoutant et en s’occupant des personnes. Ils ont cherché à déceler ceux qui allaient mal, à motiver. Ce qui leur a permis de rester optimistes et d’être persuadés que tout allait bien se passer. Mais à contrario, les situations où il n’y avait plus de vie comme les aéroports vides, où l’absence de contacts physiques ont été durs à vivre. Ils ont pu perdre leur enthousiasme.

Leur vision des impacts

Elle peut apparaître paradoxale. Ils sont à la fois plutôt optimistes, mais aussi inquiets par rapport la détérioration de la qualité des liens, aux fractures et aux laissés pour compte, notamment les jeunes. 

Sur le télétravail, ils ont des regards différents les uns des autres. Pour certains, il va falloir l’intégrer pleinement, pour d’autres, il fait perdre le sens du collectif et de la cohésion et il n’est pas adapté à tout le monde. Il serait réservé aux salariés des grandes villes. Il y a aussi une difficulté avec la privation des libertés et une peur des radicalisations.

En résumé

Ils sont parfois optimistes, parfois pessimistes mais toujours préoccupées de garder le lien. 

  • Les personnes du centre corporel

Leur vécu

Si investis dans le faire et souvent dans le déni, ils ont découvert la crise sanitaire lors du confinement. Ils ont pris conscience de la fermeture de toutes les entreprises à l’instant T. Réunion de crise et ensuite entrée directe dans les actions, dans le maintien de la production. 

Leur vision des impacts

Leur vision est un peu plus négative que les autres. Par rapport au niveau d’endettement, que laisse-t-on aux nouvelles générations ? Le télétravail n’est pas apprécié, voire pas possible dans certains métiers. Il est juste reconnu comme pratique pour le respect des horaires. La société occidentale est en phase de décadence, il y a un déséquilibre, l’ascenseur social ne se porte pas bien, le radicalisme est partout, développement des extrêmes qui ne plait pas et qui tracasse.

En résumé

Les corporels sont en « colère rentrée » dans une forme de résistance, pensent qu’il n’y aura pas grand changement et sont plutôt pessimistes sur d’autres sujets que la Covid pour l’avenir. 

  • Conclusion 

Les vécus et les visions des impacts de la crise apparaissent clairement très différents en fonction des familles de caractère.

L’ennéagramme nous enseigne que les personnes du centre mental sont plus concernées que les autres par le besoin d’être en sécurité. Les neurobiologistes ont découvert que c’était un des trois besoins vitaux des humains. C’est sans doute la raison pour laquelle, sans qu’ils en aient toujours conscience, la peur est très présente chez eux. Ils cherchent à apaiser cette peur en acquérant des connaissances, en anticipant et en essayant de trouver des solutions pour rendre le futur prévisible.

Les personnes du centre affectif sont plus concernées par la qualité du lien à l’autre. Les neurobiologistes ont découvert qu’être bien relié à l’autre était un autre besoin vital. C’est sans doute la raison pour laquelle, sans qu’ils en aient toujours bien conscience, la tristesse est présente juste sous la surface. Ils cherchent à repousser cette tristesse en créant des liens avec les autres de différentes manières.

Les personnes du centre corporel sont plus concernées que les autres par être autonomes, s’assumer, résister, se défendre et assurer la protection et le bien-être autour d’eux. C’est le troisième besoin vital. L’émotion colère, toujours présente, est investie dans les tâches ce qui permet de la contrôler. 

Les témoignages des participants confirment une nouvelle fois la pertinence de l’ennéagramme. 

Ces 1ères Rencontres du DP Pro nous rappellent que nous n’avons qu’une vision partielle liée à notre centre d’intelligence dominant et qu’il est important de s’enrichir du point de vue de l’autre pour avoir une vision élargie. 

Et qu’il est également important de construire un monde plus respectueux des trois besoins vitaux : 

  • Être en lien avec les autres
  • Acquérir des connaissances et anticiper pour se sécuriser
  • Se défendre, protéger, assurer la paix et l’harmonie